Gérer son stress.

par Serge LANTEAUME - Coach, formateur et conférencier

AIX EN PROVENCE COACHING ET HYPNOSE


Les réactions au stress sont normales et utiles. Elles font partie de notre vie. Si elles s’avèrent bénéfiques et constituent un stimulant dans de nombreux cas, chez certaines personnes, les réactions aux stress sont si intenses, qu’elles nuisent au fonctionnement psychique, physiologique, social et professionnel.

Pour mieux comprendre le stress, il convient d’appréhender et trouver les moyens de mieux le maîtriser, voire ne plus en subir les effets néfastes.

Le stress est un état sollicité par des situations ou des événements que l’on appelle communément stresseurs.


Quelles situations de la vie peuvent générer du stress ?

Sur le plan professionnel :
  • réorganisation, restructuration, manque de personnel, multiplicité des tâches, rythmes accélérés, manque de moyens, objectifs difficiles à atteindre, management mal adapté …, sont des facteurs de stress que certaines personnes vont vivre plus mal que d’autres.
  • d’autres situations du monde du travail, tels que nouvel emploi et/ou prise de fonction, challenge à relever, projet à mener, nouvelle équipe à manager, gros contrat à négocier …, constituent des situations de stress qui peuvent s’avérer stimulantes. 

Sur le plan personnel :
  • épreuves de vie ou traumatismes tels que : séparation, divorce, accident, maladie, licenciement, chômage, décès …, seront des facteurs de stress parfois difficile à supporter.
  • événements de vie comme : examens, mariage, naissance, déménagement,  voyage important, achat d’un logement …, s’avèreront être porteurs de stress parfois excitant et euphorisant.

A ce stade, il faut noter que nous ne sommes pas égaux face à des situations de stress. En effet, la nature anxiogène ou traumatique de l'événement dépend non seulement du contenu de l’évènement, mais aussi de l’état psychique de la personne concernée.

Le stress, c'est quoi ?

On peut dire que c’est la combinaison de trois systèmes qui se mettent en œuvre pour interagir avec le monde qui nous entoure :
Le système cognitif
Ce sont les pensées, images mentales, souvenirs, monologues intérieurs (suite de pensées, discours que l'on se tient à soi-même sans le verbaliser à haute voix). Ils nous permettent de penser le monde qui nous entoure, de l'appréhender par la raison et de traiter les informations qui nous parviennent.
Le système émotionnel
Ce sont les sensations physiologiques que nous éprouvons (tremblements, palpitation, boule dans la gorge ou au ventre...), on peut en mesurer l’intensité et nous leur attribuons souvent le qualificatif de stress. 
Le système comportemental
Il se compose de 3 grandes catégories de comportements :
  • Les comportements verbaux : ce que dit la personne, les mots utilisés pour le dire…
  • Les comportements non-verbaux : ce que montre la personne par l’intonation de sa voix, sa gestuelle, sa posture, ses expressions faciales, son regard
  • Les actions : ce que fait la personne concrètement.
Ces trois systèmes sont en interaction permanente et entretiennent une interdépendance très forte. Il n'est pas possible qu'une cognition apparaisse sans qu'une émotion ne soit éprouvée (aussi discrète soit-elle) ou qu'un comportement ne soit émis (aussi peu visible soit-il).
Si l’état de stress persiste, c’est qu’il est renforcé en permanence (souvent par nos efforts pour contrôler la situation).


Eclairage à partir du modèle de Hans SELYE

Hans SELYE considère le stress comme un syndrome réactionnel endocrinien comportant trois phases consécutives — phase d'alarme, phase de résistance, phase d'épuisement — et il le qualifie de « Syndrome Général d'Adaptation ».
Le concept du Syndrome Général d'Adaptation, tel que défini par Hans SELYE, se décompose de la manière suivante :
  1. La phase réaction ou d'alarme : dès la confrontation à la situation évaluée comme stressante, des hormones sont libérées par l’organisme : les catécholamines (adrénaline à 80% et noradrénaline à 20%). Ces hormones ont pour effet d’augmenter la fréquence cardiaque, la tension artérielle, les niveaux de vigilance, la température corporelle et de provoquer une vasodilatation des vaisseaux des muscles. Le but est de préparer l’organisme au "combat ou à la fuite", pour permettre au corps de s'adapter à l'agression.
  2. La phase de résistance : si la situation stressante persiste, l’organisme entre en phase de résistance. L’axe corticotrope est activé préparant ainsi l’organisme aux dépenses énergétiques que nécessitera la réponse au stress. De nouvelles hormones sont sécrétées : les glucocorticoïdes, qui augmentent le taux de sucre dans le sang pour apporter l’énergie nécessaire aux muscles, au cœur et au cerveau, en y maintenant un apport constant en glucose. Les glucocorticoïdes ont la particularité de pouvoir freiner leur propre sécrétion par rétroaction : la quantité libérée dans le sang est détectée par des récepteurs du système nerveux central qui adaptent la sécrétion. Il s’agit là d’un système autorégulé.
  3. La phase d'épuisement : le corps exténué par l'effort d'adaptation, flanchant tout à coup, finit par succomber, même si l'agression a cessé. Si la situation stressante se prolonge encore ou s’intensifie, les capacités de l’organisme peuvent être débordées. L’organisme entre dans une phase d’épuisement caractérisée par une hyperstimulation de l’axe corticotrope : la boucle rétroactive évoquée précédemment devient inefficiente, les récepteurs du système nerveux central deviennent moins sensibles aux glucocorticoïdes lesquels augmentent constamment dans la circulation. L’organisme est alors submergé d’hormones activatrices pouvant nuire à la santé.
Dans un contexte professionnel, la pression est inévitable, compte tenu des exigences du monde du travail. Lorsque cette pression est acceptable par un salarié, elle peut même contribuer à entretenir la motivation, le dynamisme, sa capacité de travail et son apprentissage. C’est lorsque cette pression dépasse les capacités de l’individu que le stress est ressenti.
Cela explique souvent la confusion entre la pression ou le stress. Il faut pourtant bien distinguer ces deux notions dont les effets sont totalement opposés pour le salarié.


Comment gérer son stress ?

Le stress se manifeste par des signes et des symptômes émotionnels, mentaux et physiques.
La personne stressée va se sentir surmenée, anxieuse, irritable, angoissée et parfois peut perdre son estime de soi. Elle va également avoir des états d’inquiétudes concomitant à des pensées intrusives sous forme d’images ou d’idées désagréables qui peuvent devenir obsessionnelles en tournant en boucle dans sa tête. Ces pensées deviennent des ruminations et peuvent provoquer de la culpabilité ou de la honte. Sur le plan physique, la personne pourra avoir des maux de tête, des douleurs musculaires, des vertiges, des nausées, des troubles du sommeil, une fatigue intense…
Il existe plusieurs façons de gérer le stress. Cela commence par des choses simples, comme avoir une bonne hygiène de vie :
  • Faire régulièrement de l’exercice physique, afin de maintenir l’état cardio-vasculaire en bonne forme. Préférer la marche à la voiture, les escaliers aux ascenseurs et bien évidemment faire du sport. Donc, il faut bouger notre corps au moins 30 minutes par jour, au moins 5 jours par semaine … et ne pas rester plus de deux jours de suite sans activités physiques.
  • Être vigilant à son alimentation en préférant les aliments considérés comme anti-stress (ail, miel et gelée royale, les fruits et les légumes, les poissons gras, les huiles en les variant, les céréales complètes, le chocolat, les fruits secs …) et, surtout, boire suffisamment d’eau.
  • Favoriser tout ce qui permet de bien dormir. Pour cela, il est recommandé d’avoir une chambre aménagée de façon à favoriser le sommeil, prendre des repas du soir plutôt léger, éviter la consommation d’excitants, se détendre avant de se coucher. Il faut, à un adulte de 18 à 64 ans, entre 7 et 9 heures de sommeil pour se sentir en forme.
  • Développer sa créativité. De nombreuses études ont prouvé les bénéfices des activités artistiques variées comme la musique, l’écriture, le dessin, et la danse, qui aident à se détendre et à réduire le stress. 
  • Prendre du temps pour soi. Dans un monde en perpétuelle accélération, nous répondons aux exigences, aux demandes et aux sollicitations. Parfois, nous nous oublions alors qu’il est important de faire des pauses, s’octroyer de vrais temps pour soi, réfléchir, se faire plaisir…
Au-delà de l’hygiène de vie, le coaching et l’hypnose sont des moyens de faire face au stress, de comprendre les mécanismes qui le déclenchent et de le gérer, jusqu’à le faire disparaître.


Le coaching professionnel pour gérer le stress

Les surcharges de travail, la pression des objectifs, les exigences de la vie professionnelle, certaines formes de management, le manque de sens à son activité professionnelle … mais également nos modes de vie et les rythmes que parfois nous subissons, sont autant de facteurs de développement du stress. Le rôle du coach n’est pas de conseiller sur ce qu’il y a à faire ou à ne pas faire. L'accompagnement en coaching s'établit en cinq phases :

  1. La verbalisation de la réalité. Il s'agit de faire décrire les situations qui génèrent du stress. Cet exercice nécessite beaucoup d'écoute, des reformulations et des questionnements car les émotions liées au stress empêchent d'appréhender objectivement les situations.
  2. L'exploration du, ou des problèmes qui génèrent le stress. Le but est de mesurer la perception de la situation par rapport à la réalité objective des faits. C'est déterminer où est le problème. Dans un cadre professionnel, est-ce l'organisation, le management, les objectifs à atteindre, l'environnement de travail, les clients, la gestion des projets ... ou est-ce la personne qui est soumise à des stresseurs d'ordre plutôt personnel, ou est-elle quelque part à l'origine de son stress ?
  3. Le besoin du coaché pour trouver ou retrouver un niveau de stress acceptable. Si le coach a généralement un vision très claire de la situation exposé par le coaché, il est nécessaire que ce soit ce dernier qui exprime son besoin afin qu'il puisse parvenir rapidement à une demande clairement formulée. Ce processus est une des clés de l'appropriation des solutions envisageables.
  4. La demande, c'est la recherche du résultat à obtenir au terme de l'accompagnement en coaching. C'est souvent là que s'exerce pleinement l'art du coach. En effet, le coaché a souvent du mal à qualifier sa demande, car elle peut-être confuse, ambivalente, cachée, contradictoire, latente ou confuse. Tant que la demande n'est pas véritablement formulée, il y a peu de chance que le coaching porte ses fruits.
  5. Le contrat qu'il soit moral ou écrit, fonctionne en macro pour l'engagement des parties (client /coach ou entreprise/bénéficiaire/coach) dans la mission de coaching, mais surtout en micro, car c'est en s'engageant à l'issue de chaque séance sur des taches, des attitudes, des postures que le coaché va pouvoir expérimenter et progresser.

L'accompagnement en coaching pour des problématiques de gestion du stress va nécessiter plusieurs séances (le nombre sera déterminé par le demandeur et le coach,  s'il s'agit d'un accompagnement à titre personnel ou par la DRH, le bénéficiaire et le coach, si l'accompagnement est pris en charge par l'entreprise).  Il est à noter que le coaching sur des situations de stress professionnel débouche parfois à une prise de conscience de changements plus importants à mettre en œuvre, comme une évolution ou une réorientation professionnelle, un changement d’entreprise …

L’hypnose éricksonienne pour faire face au stress

Nous sommes là dans un registre qui est parfois plus du ressort de la sphère personnelle. Souvent d’ailleurs, le stress est confondu et/ou concomitant à un état d’anxiété lié à un manque de confiance en soi.

L’hypnose éricksonienne a trois vertus :

  1. Permettre d’exprimer, lors d’une première séance, les situations et les symptômes des états de stress et/ou d’anxiété. Cela facilite l’observation des récurrences dans l’histoire de vie de la personne, afin d’identifier s’il y a un schéma générateur de ces états et peut-être d’explorer s’il y a une conscience de son origine.
  2. Lors d’une seconde séance, qui est une séance d’hypnose éricksonienne, le praticien facilite la mise en transe hypnotique et permet le travail d’évacuation des états de stress et/ou d’anxiété par un accompagnement adapté et personnalisé. Selon les personnes, les cas, les problématiques, les situations et l’alliance que le praticien aura su créer avec son client, il facilitera l’accès au ressources de la personne par des métaphores, des injonctions directes ou indirectes, des silences … Une séance d’hypnose, c’est une alchimie subtile entre un problème et une solution, la rencontre du praticien et de son client, la volonté de changement du client et le savoir-faire du praticien.
  3. A la suite de la séance, dans les heures et les jours qui vont suivre, le client devra être attentif aux changements qui s’opèrent en lui. Parfois, de simples modifications de soi, de comportements, d’attitudes, de réactions qui peuvent être à peine perceptibles ou vraiment significatives. Lors de la séance suivante, ces observations serviront d’indicateurs au praticien sur la réactivité du client à la première séance d’hypnose et détermineront la nécessité d’une ou deux séances supplémentaires.

En conclusion, le stress n’est pas une fatalité. Il y a des solutions simples et efficaces qui permettent de vivre mieux et sans mauvais stress. Nous avons pour habitude de dire à nos clients que la résolution de leurs problèmes est en eux et qu’il suffit simplement d’avoir la volonté d’aller chercher la clé de la porte qui permet ce changement. Continuer de « survivre » dans un état de stress difficilement supportable et ne rien faire pour que cela change, c’est peut-être que ce stress là procure des bénéfices secondaires plus importants que la souffrance qu’occasionne le stress.
Mais cela est une autre histoire …




Serge LANTEAUME - Coach
2533 route de Sisteron
13100 Aix-en-Provence

Tél : 06 11 16 54 64

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